Avantages en sport et idées reçues. Les gauchers ont-ils plus d’aptitude et donc plus d’intérêt à pratiquer un sport plutôt qu’un autre ?
Les résultats sont sans ambiguïté : « les étudiants en sports sont plus souvent gauchers que la population générale. Cette tendance est encore plus manifeste quand on observe l’élite sportive : on trouve 15% de gauchers chez les joueurs de tennis, 23% en badminton et en boxe, 32% en tennis de table et jusqu’à 50% en fleuret. Ceci alors qu’aucune différence ne s’observe entre la population générale et les personnes qui pratiquent un sport sans affrontement direct avec un adversaire, comme la natation, le bowling, etc. » (Science et Vie 958, juillet 1997)
Quelques raisons supposées par Henry Hécaen (« Les gauchers » 1984)
La surprise : C’est l’hypothèses la plus fréquente, la plus évidente, probablement trop…. Le sportif gaucher désarçonne son adversaire par un comportement inédit, imprévisible, non reproductible. Ce n’est peut être pas suffisant pour expliquer une telle supériorité.
La verbalisation non contrariée : le sportif verbalise intensément tout ce qui se passe, il se raconte la partie, la commente, la rejoue, la réfléchit. Cette réflexion a son siège, naturellement, dans l’hémisphère gauche. Dans le cas du gaucher -à la main ‘pilotée’ par l’hémisphère droit -, cela ne peut interférer avec le geste, tandis que le droitier doit partager son hémisphère entre les deux actions : verbaliser et agir.
Le circuit court : L’hémisphère droit, qui pilote la main gauche est aussi celui de la représentation dans l’espace, d’où un temps de réaction plus court, ce qui rejoint ce qui a été dit sur la verbalisation. Dans des sports tels que l’escrime ou le tennis, la vitesse peut faire la différence entre deux adversaires de force à peu près égale.
L’escrime et plus précisément l’épée et le fleuret serait donc le sport révélateur d’un avantage déterminant (les meilleurs mondiaux sont majoritairement gauchers)
On cite aussi le tennis, plus médiatisé il débouche sur quelques idées reçues. Les 15% de « Sciences et Vie » de 1997 et le palmarès actuel (mai 2005) : 3% de gauchères et 12 % de gauchers dans les 30 premiers sont en fait proche des 13% du recensement général des gauchers que nous avons établi en 2005.
En tout cas c’est peu comparé au 30% et plus que nous avons recensé parmi l’élite dans d’autres sports : boxe, escrime, tennis de table.
Cliquez sur l’image pour voir l’extrait d’un reportage diffusé lors de l’émission E=M6 du 11/10/2009 et titré : « La rapidité des gauchers »
Voir quelques champions gauchers dans la rubrique : le top cent des gauchers célèbres
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